Ah oui, bien sûr, la réouverture des lieux culturels. Celle que les community managers des musées ont mise en avant, les mails nous rappelant combien le public leur manquait. Pourtant à la réouverture, au Louvre, la Joconde n’a pas changé de place et la Grande galerie reste quasiment vide.
Pourquoi ?
Le 19 mai est un mercredi, un jour de la semaine, ni plus ni moins qu’un jour travaillé pour la majorité des Français : télétravail ou présentiel, il faut attendre le samedi ou le dimanche pour s’y rendre.
Cette semaine, je vous envoie plusieurs recommandations culturelles. D’une part, parce qu’avant tout, cette newsletter devait parler d’histoire de l’art, d’autre part, parce que vous “divulgâcher” une exposition n’est pas mon rôle. Par ailleurs, la majorité des expositions médiatisées sont à Paris et en région parisienne et le prix du billet peut s’élever jusqu’à 17 euros pour voir des collections permanentes non visitables en une seule journée.
Dès le mercredi 19 mai, j’ai posé un pied au musée du Louvre. J’y suis retournée le vendredi pour profiter de l’exposition sur le Corps & l’Âme, qui s’intéresse aux sculptures italiennes, de Donatello à Michel-Ange. J’ai retrouvé les collections permanentes d’un musée que je n’avais pas fréquenté depuis plusieurs mois. J’ai fait de jolies photographies qui vont venir enrichir la bibliothèque de mon téléphone….
On propose désormais aux jeunes dès 18 ans un Pass culture qui n’englobe pas véritablement les jeux vidéo en dehors de ceux produits par des studios français, ayant un but éducatif. Je vous laisse en tirer votre propre conclusion sur “le jeu vidéo est-il un art?”, car d’autres font de bien meilleures analyses que moi sur le sujet.
Après cet avis qui n’engage que moi, passons donc aux recommandations de la semaine.
Pour rester dans le thème “Art & Jeux vidéo” quand même, je ne peux que vous conseiller de visionner l’émission Jour de Play produite par Arte et diffusée pour commencer deux mercredis dans le mois sur leur chaîne Twitch.
Plusieurs podcasts culturels vous permettront aussi de déconstruire votre regard sur l’histoire de l’art, celle écrite par les hommes notamment. Le podcast Vénus s’épilait-elle la chatte produit par Julie Beauzac consacre son dernier épisode brillant à Picasso. A l’occasion d’une exposition croisée à Paris entre le musée Picasso et le musée Rodin, pourquoi ne pas en apprendre plus sur le peintre espagnol et l’éternel débat sur la séparation entre l’homme et l’artiste.
En complément de ces présentations consacrées à ces “génies” de l’histoire de l’art que sont Rodin et Picasso, on lira le roman graphique de Liv Strömquist, I’m every Woman, qui présente ces femmes, épousées, fiancées ou copines d’artistes (Presley, Pollock…).
Dans le même registre, quelque peu iconoclaste, se reporter au très récent podcast La Couleur de l’art par Mélissa Andrianasolo, produit par La Clameur, Podcast Social Club : légitimité à aller dans un musée, représentation des personnes noires dans l’art. Allez écouter et suivre aussi le compte sur Instagram.
Quant aux documentaires Netflix, entre quelques épisodes de true crime, je me suis plongée dans un documentaire digne d’être signalé. Il s’agit de Vol au musée, le plus grand cambriolage de l'histoire de l'art. Bien mieux que la série française L’Art du Crime (même si elle parle de l’OCBC, cher à mon coeur et où j’ai eu l’occasion de faire une semaine de stage il y a quelques années…), ce docu-série raconte le casse du Isabella Stewart Gardner Museum de Boston. Le 18 mars 1990, plus d’une dizaine d’oeuvres furent volées pendant la nuit par deux hommes ayant pénétré dans le musée et se faisant passer pour des policiers auprès des gardiens. Plus de 30 ans plus tard, aucune des oeuvres dérobées n’a été retrouvée…malgré les récompenses offertes.
Je voudrais, pour terminer, vous parler de Kentaro Miura, auteur du manga Berserk, qui nous a quittés au début du mois.
Berserk, c’est un manga qui se déroule dans un univers médiéval fantastique, édité dans sa version française par les Editions Glénat. De quoi est-il question ? D’un guerrier solitaire, Guts, qui se retrouve recruté par une bande de mercenaires, la Troupe du Faucon, dirigée par un dénommé Griffith.
On peut souligner bon nombre de parallèles entre l’univers de ce manga et l’histoire de l’art : de Jérôme Bosch à Maurits Cornelis Escher ou Piranèse, de la cathédrale de Cordoue à la Galerie des Offices à Florence.
Si vous ne connaissez pas Miura et son monde (très violent), n’hésitez pas à aller lire Berserk: A l’encre des ténèbres (par Alt 236), sorti chez Third Editions.
…Et à écouter la passionnante vidéo également par Alt236 , appartenant aux Mythologics de sa chaîne. On y retrouve des analyses d’Hellraiser, de Bloodborne ou de Bioshock.
Serais-je d’humeur sombre en ce retour de la culture ?
Et on se retrouve demain, mercredi, sur la chaîne Twitch pour la revue de presse culturelle de la semaine à partir de 19h !
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