Si jamais vous avez suivi sur Twitter les débats sur l’aménagement de la Ville Lumière, Paris, le jeu dont je vais vous parler cette semaine ne manquera pas de vous faire sourire. Dans le cas contraire, laissez-moi vous le présenter et vous jugerez par vous-même si le “tout végétal” vous tente…
J’ai passé beaucoup d’heures sur des jeux city-builder. Un city-builder, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un genre de jeu vidéo permettant la création d’une ville, à la fois sa construction et sa gestion.
Parmi les plus connus, on trouve notamment Cities : Skylines (sorti en 2015) considéré comme une simulation urbaine classique. Dans ce cas précis, le joueur qui incarne le maire, construit une ville et doit gérer ses différentes infrastructures, aussi bien les routes que les services publics : gestion des ordures, établissements scolaires, approvisionnement en eau et en électricité. La gestion de la ville doit prendre en compte une enveloppe budgétaire et l’avis des résidents. Plus le nombre d’administrés augmente, plus le joueur débloque de nouvelles zones et de nouvelles possibilités dans les bâtiments à construire.
Il y a également la série des SimCity, série de jeux de gestion qui permettent de créer et de modifier des villes. Là encore, le joueur incarne le maire, avec un budget à gérer. Le premier SimCity, sorti en 1994, est une simulation ouverte de construction de ville. Le joueur commence par cartographier une section de terrain selon le zonage - résidentiel, commercial ou industriel - puis ajoute des bâtiments et des systèmes d'infrastructure, tels que les transports publics et l'électricité. Il construit et modernise des bâtiments en tenant compte du bruit, du voisinage et de la disponibilité des ressources. Contrairement à la plupart des jeux, SimCity n'a pas d'objectifs ou de fin : le joueur peut tout à fait organiser sa ville de façon stratégique et politique, comme il peut laisser placer au chaos le plus total.
Je connaissais donc ces deux jeux city-builders, lorsque j’ai lu récemment un article de Nice-Matin à propos du studio indépendant Enodo Games, installé entre Paris et Nice, et qui vient de développer The Architect : Paris. La particularité du jeu est de modifier une ville préexistante et non de créer une ville ex nihilo.
Ce jeu est disponible en accès anticipé sur la plateforme Steam depuis le 25 février 2021. Il est possible pour le joueur d’y transformer une partie de la ville de Paris, sauf les monuments considérés comme représentant “l’identité même de la ville”. La zone n’étant pas encore développée dans cette version du jeu, il est impossible pour l’heure de dire si, à moyen terme, on pourra détruire ou modifier le Sacré-Coeur…
Ce jeu fonctionne de la façon suivante : le joueur est à la tête d’une agence d’architectes, dont il choisit le nom et le logo. Une fois cela défini, il a accès à la carte de la ville de Paris : dans chaque quartier débloqué, il lui est offert de modifier des parcelles d’une part et d’autre part de réaliser des projets majeurs (à choisir parmi trois) pour donner une nouvelle apparence au quartier.
Ainsi, dans le quartier du Louvre, le joueur a la possibilité d’installer en face du musée et de la Colonnade de Perrault de nouveaux bâtiments. Je vous laisse juger par vous-même ce que j’ai choisi.
Lorsqu’il veut construire et aménager de nouvelles parcelles, le joueur ouvre donc l’interface “table à dessin”, où il a accès à tous les outils nécessaires à la création architecturale : réorganisation d’un îlot sélectionné, modification de l’organisation de la parcelle, recherche des design de bâtiments (selon des catégories : social, commercial ou environnemental). Dans la personnalisation des bâtiments, il ne peut que changer la hauteur d’un bâtiment ou modifier la forme et les matériaux de la toiture.
Actuellement, le jeu est en accès anticipé. Donc, l’intégralité de Paris n’est pas encore modifiable. Parmi les quartiers qui actuellement peuvent être aménagés, on trouve l’axe qui va de l’Arc de Triomphe à Notre-Dame, via les Champs-Elysées, “la plus belle avenue du monde”.
Dans chaque quartier historique, quelques monuments emblématiques bénéficient d’un petit commentaire sur leur histoire. Par exemple, sur les Champs Elysées, on s’arrête au Petit et au Grand Palais, ainsi qu’au Théâtre Marigny et à la Place de la Concorde. Dans le quartier de Saint-Germain l’Auxerrois, on retrouve le Louvre, le Jardin des Tuileries ou encore la Samaritaine. De l’autre côté de la Seine, sont accessibles au joueur le quartier de Saint-Germain-des-Près avec l’Eglise Saint-Germain et celui de la Monnaie de Paris, de l’Institut de France à la Place Saint-Michel.
Dorfromantik, c’est un jeu sur lequel j’ai passé une trentaine d’heures récemment. Il s’agit d’un jeu de construction et de stratégie : à partir d’une pile de tuiles, tel un puzzle, le joueur construit un paysage de villages, de champs, de forêts, de rivières et de lignes de train. Certaines tuiles comportent des quêtes à réaliser.
Alors que Dorfromantik nous pousse à dépasser des scores et procure la satisfaction d’arriver à 5 000 puis 10 000 points pour débloquer des succès, un jeu comme Townscaper (city-builder minimaliste) n’a pas d’objectif spécifique. Sur une mer infinie, le joueur peut construire une ville sur pilotis avec des blocs de couleur, un enchevêtrement d’arches, de jardins, d’escaliers et de bâtiments aux toitures de tuile.
Les city-builders sont des jeux qui s’apparentent pour moi à un moment d’apaisement. Peut-être que détruire des bâtiments haussmaniens ne vous apportera pas la même expérience que de vous promener dans l’univers insulaire d’Animal Crossing durant le premier confinement, mais je peux vous assurer que placer des tuiles dans Dorfromantik pour construire des lignes de chemin de fer ou agencer des forêts vous offrira sûrement un peu de relaxation…
Et on se retrouve demain sur la chaîne Twitch pour la revue de presse culturelle de la semaine à partir de 18h30 !
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